Vivre avec l'aigle de Bonelli - LIVRE
En 1999, l'aigle de Bonelli a été inclus dans la sinistre liste des espèces menacées d'extinction en France. Son mode de vie lui permettra-t-il de survivre ? Quelles menaces pèsent sur lui ? Quelles actions sont menées dans le but de permettre à cette espèce de demeurer dans le sud-est de notre pays ?
Résumé
Trois espèces d'aigles se reproduisent régulièrement en France. L'aigle royal est connu de tous ; l'aigle botté, qui affectionne les zones boisées, et l'aigle de Bonelli sont le plus souvent ignorés. En plus de certaines caractéristiques morphologiques, l'aigle de Bonelli se différencie de ses congénères par ses lieux de vie : il ne se reproduit que dans le Midi méditerranéen.
Le Midi ! Le soleil qui frappe le calcaire, les odeurs de thym, de romarin, de cade et de lavande, le ciel d'un bleu si pur quand mistral et tramontane font taire les cigales. Et pour animer cette carte postale, de petites fauvettes qui fourragent dans la garrigue, le chant mélancolique du monticole bleu l'été et, l'hiver, à flanc de falaises, le vol froufroutant du tichodrome en quête d'insectes. Une silhouette blanche et noire surgit, une autre la rejoint, deux trajets parallèles dans le ciel, un couple d'aigles de Bonelli part chasser.
Mais où chasser ? Il ne reste que des lambeaux de pelouses et de garrigues où vivaient lapins et perdrix. L'évolution des pratiques agricoles et l'abandon du pastoralisme ont permis au chêne vert et au chêne kermès de couvrir, en rangs serrés, des superficies impressionnantes. Le pin aussi, très présent, ombrage les lotissements, arbres et maisons semblant faire la course pour savoir qui sortira de terre le plus vite. Et pour circuler de cité-dortoir en cité-dortoir, pour aller travailler dans des métropoles tentaculaires, il faut des routes de plus en plus larges, des échangeurs titanesques. Sans oublier les zones commerciales, industrielles et artisanales. Et par-dessus tout cela s'étend la toile mortelle des lignes électriques. Il y a 200 000 ans, les aigles de Bonelli occupaient ce territoire : des ossements l'affirment. Les spécialistes estiment qu'au moins quatre-vingts couples se sont reproduits dans une étendue longeant la Méditerranée, entre les frontières italienne et espagnole. Ils étaient une soixantaine en 1970, une cinquantaine en 1980, une trentaine en 1990, valeur difficile à égaler depuis lors. Ces oiseaux furtifs n'ont été considérés comme une espèce à part entière qu'en 1822 par un ornithologue français, Louis Jean Pierre Vieillot. Il les a appelés aigles "de Bonelli", en hommage à Franco Andréa Bonelli, professeur de zoologie à l'université de Turin, conservateur du Muséum de zoologie de cette même ville où il constitua l'une des plus grandes collections d'oiseaux d'Europe.
En 1999, l'aigle de Bonelli a été inclus dans la sinistre liste des espèces menacées d'extinction en France. Son mode de vie lui permettra-t-il de survivre ? Quelles menaces pèsent sur lui ? Quelles actions sont menées dans le but de permettre à cette espèce de demeurer dans le sud-est de notre pays ?
Informations
- Auteur : Rozen Morvan
- Editeur : Editions Hesse
- Nombre de pages : 93
- Année de publication : 2010